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Archives du journal suisse de l'horlogerie
et de la bijouterie

 

Avec nos remerciements pour ces trésors à la société Promoédition, éditeur de : Heure Suisse, l'Année Horlogère Suisse et du Journal Suisse de l'Horlogerie.


couverture 1945Le Journal Suisse d’Horlogerie est « né » au mois de juillet 1896 et je crois que je peux dire, après avoir déjà eu en mains un certain nombre d’exemplaires, que cette revue fait partie du patrimoine horloger suisse.
Les premiers exemplaires tenaient plus de la revue d’associations professionnelles. Compte rendu de la société de chronométrie, bilan de fin d’année des écoles d’horlogerie et des textes très techniques.
La publicité commence à être plus présente à partir des années 30. Les années 40 à 60, est à mon avis la période la plus riche en terme d’articles intéressants, techniques mais pas trop, historiques et qui sont les plus intéressants car indémodables, qu’on parle de montres du 18ème siècle en 1940 ou en 2008 c’est pareil.
A partir de la fin des années 60 et suivantes, pour le peu d’exemplaires que j’ai vu, la publicité prend beaucoup plus de place et prend le dessus sur les articles. La partie bijouterie devient également plus importante.
L’article que je vous soumets est un article historique sur « les montres à mouvement de lune » qui est paru dans le journal de septembre/octobre 1945, le prix de la revue était de Fr 3.- .

Eric Cosandey


GENÈVE et les « montres à mouvement de lune » au XVII ème siècle
(Contribution à l'histoire des horlogers genevois du XVIIe siècle.)

PAR EUGÈNE JAQUET

lune

La mode est un éternel renouveau, dit-on couramment. Il en est de même de la montre comme de l'habit. Les dernières nouveautés en montres-bracelets pour hommes, ce sont des montres calendriers avec phases de lune. Que l'indication des phases de la lune soit d'une grande utilité de nos jours, nous pouvons en douter, mais il est une chose certaine, c'est que ce petit accessoire décore gentiment le cadran et lui donne quelque chose de mystérieux.
Voyons depuis quelle époque on construisait des montres « à mouvement de lune », comme on les appelait au XVIIe siècle.

publicité 1945Ces montres furent une suite régulière des horloges astronomiques et des sphères, qu'on confectionna aussi bien en Allemagne qu'en France au XVIe siècle.
Julien Coudray, horloger de Louis XII et de François 1er, habitant Blois (décédé aux environs de 1530), construisit pour le premier, en 1504, une sphère. Ces sphères étaient des horloges astronomiques sur lesquelles, au moyen d'un mécanisme ingénieux, on suivait la marche des astres et leur passage aux différents signes du zodiaque.
Nombreuses furent les horloges de table au XVIe siècle portant des indications astronomiques.

Quant aux montres, nous n'en connaissons pas qui puissent être situées au XVIe siècle. Dans son admirable travail « Les Horlogers Blésois », l'abbé E. Develle ne présente qu'une montre astronomique de Christophe Piron, qui était déjà établi à Blois en 1597 et mourut en 1630.

Dans leur livre « Les Horlogers Lyonnais de 1550 à 1650 », MM. Eugène Vial et Claudius Côte citent trois montres astronomiques faites à Lyon, parmi les œuvres conservées.
L'une est de Louis Arthaud (1612-1662), elle est ronde, en boîte argent ; le cadran porte dans sa partie supérieure, les phases de la lune. La deuxième est de Pierre Combret (... 1596-1622), la boîte est aussi en argent, finement ciselé ; les phases de la lune sont visibles par un « voyant » au centre du cadran. La troisième est de Jean Vallier (... 1596-1649) ; le cadran est divisé en quatre parties, les phases de la lune paraissent aussi dans un « voyant ».
C'est peu, et il semble, d'après les actes notariés que j'ai trouvé dans les minutes des notaires aux archives d'Etat, que les montres astronomiques étaient une spécialité de Genève.

(a droite et en dessous publicité de 1945)

Le principal constructeur de ces « montres à mouvement de lune » semble être Anthoine Arlaud, reçu bourgeois de Genève en 1617, fils de Victor, originaire de Maringue en Auvergne.
En 1626, Anthoine Dagoneau, compagnon horloger venant de France, entre chez lui pour apprendre à faire « les horloges à réveil-matin et mouvements célestes » (Notaire Isaac Demonthoux 2me volume, 30 juin 1626)

En novembre de la même année, il engage Paul Vié, compagnon horloger de Blois, pour travailler avec lui en voyage, moyennant 60 florins par mois, la nourriture, le logis et le blanchissage, ce qui prouve que l'habileté de ce maître était connue au loin.

L'acte notarié le plus important; est celui qui nous apprend que Pierre Cuper II, de Blois, cité par l'abbé Develle dans son livre, vint à Genève pour y commander des montres (4 janvier 1632 :
« Personnellement que se sont constitués establi Sr Anthoine Arlaud, marchand horologeur bourgeois de Genève d'une part et le sieur Pierre Cuper, marchand horologeur de Blois, agissant au présent acte tant en son propre et privé nom que au nom du Sr Michel Cuper son oncle aussi marchand horologeur au dit Blois, comme appert par la missive par le dict Sieur Michel Cuper escript adressant au dit Sieur Arlaud et par lui signée de Galatalès-Constantinople le 18 mai 1631 d'une part...»

Le Sieur Arlaud vend pour « 2000 livres d'horlogerie bonne marchandise et loyale rendue à Marseille dans un an prochain, pour de là aller à Galatalès-Constantinople ».
Il est spécifié dans l'acte :
« 4 horloges sonnantes à boîte d'argent vuidées de 30 escus et 60 sols monnaie du roi pièce, 6 montres à mouvements de lune » de 18 escus et 30 montres simples à 13 escus pièce. Les montres « tant de lune que simple » doivent être à forme ovale et les 4 horologes à forme ronde ».
A côté de certains détails concernant les boîtes qui doivent être en argent, tandis que les cadrans seront gravés, ainsi que la plaque supportant le mouvement, il est ajouté que ce dernier sera « entièrement parachevé et doré » ( Notaire Isaac Demonthouz, 5me volume, 4 janv. 1632)

On peut être étonné de voir un horloger réputé de Blois s'adresser à Genève pour faire fabriquer des montres. Nous comprenons pourquoi les maîtres genevois ne signaient pas leurs œuvres ; elles étaient souvent destinées à des collègues d'autres localités.

publicite 1945Restons dans la même famille.
Le 20 avril 1671, c'est Abraham Arlaud (1627-1686), fils d'Anthoine, qui promet de faire pour le marchand Sebastien Chappuis, cinquante pièces de montres à mouvement de lune.
L'acte notarié porte certains détails ayant un vif intérêt pour l'histoire de la fabrication de la montre :
« C'est assavoir qui celuy Sr Arlaud promet et soblige de faire audit Sr Chappuis assavoir cinquante pièces de montres à mouvement de lune de la grandeur entre eux convenus et marquée dans une boëtte dargent du nom dudit Sr Chappuis, et baillée audit Sr Arlaud, item toutes les pièces dudit ouvrage devront être achevées et adiustées dans leur perfection avec les clefs, ainsi que le Sr Chappuis les requera, soit coqs, ou cliquets dargent, d'aucunes placques vuidées et aussi d'aucunes placques de Jeton vuidées des deux costes, cercles dargent, la placque de dessous et dessus polie, piliers faconnés en vui dange. Et c'est pour et moyennant le prix de dix-neuf escus blancs pour piece que ledit Sr Chappuis promet de paiyer audit Sr Arlaud, ledit Sr Chappuis dabondant de fournir toutes les boettes pour ledit ouvrage selon qu'il lui plaira. » (Notaire Michel Barillet, 4me volume, 20 avril 1671)

Mais les commandes pour la Turquie, et plus spécialement pour Constantinople, sont plus importantes encore et le travail d'Abraham Arlaud ne suffit pas, aussi le même marchand Sébastien Chappuis s'adresse-t-il au maître Anthoine Choudens, trois mois plus tard :
... Sr Choudens promet et soblige de faire audit Sr Chappuis cent pièces d'horologerie scavoir soixante montres blanches et quarante mouvements de lune pour le temps et terme de deux ans prochains et d'en rendre tous les mois quatre pièces pour le prix et somme de soixante florins pièce et cent florins le mouvement de lune. Et pour cet effet le dit Sr Chappuis a livré d'avance audit Sr Choudens la somme de cinq cents florins lesquels il confesse avoir eu et reçu à son contentement, à compte desquels il rabattra cinq florins par pièce à mesure qu'il rendra ladite besogne laquelle il devra rendre audit Sr Chappuis hors d'arret adiustées à une heure près, pretes à dorer, adoussies, sans clefs, vuidera les coqs, cliquets d'argent, ledit Sr Chappuis fournira tout largent et placques pour lesdits ouvrages. Ledit Sr Choudens fournira les ressorts bons, la fusée sera bien adiustée avec son ressort, les charnieres seront audit ouvrage dedans leurs boettes suivant les deux grandeurs que ledit Sr Chappuis lui a ci-bas marquées... »

En effet, au bas de l'acte notarié figurent deux ovales, l'un a 58 mm de grand axe et 50 mm pour le petit, l'autre est légèrement différent.

L'acte notarié continue, le Sr Choudens consent de faire « des besognes a la volonté a façon ».
Le Sr Chappuis demande « des réveille matin a mouvements de lune tout prets à dorer... à raison de cent soixante florins piece », puis plus loin il est question de montres à la Turque : « les horologes à mouvement de lune tous blancs a raison de deux cents et vingt florins piece adiustees à une heure près, ... besogne à la Turque toutes les susdites besognes seront bien faictes et bien adoussies et de mesure facon comme les patrons et modelles alluy baillés... »(Notaire Michel Barillet, 4me volume, 24 avril 1671)
Ces actes notariés demandent quelques éclaircissements, certains termes étant incompréhensibles pour une personne non initiée.

Remarquons en tout premier que la quantité des pièces commandées est énorme pour l'époque ; cet acte situe bien le développement de l'horlogerie à Genève au XVIIe siècle ; remarquons aussi que ce maître-horloger ne pouvait en fournir que quatre par mois et sans doute était-il aidé par des compagnons horlogers.

On trouve le mot « adiustée » remplaçant le terme actuel « réglée » qui n'existait pas. Or ces montres devaient être livrées réglées à une heure près sur 24 heures.
Rappelons que cet acte date de 1671 : à cette époque, le spiral n'était pas encore inventé, Huygens n'ayant fait sa découverte qu'en 1674. Ces montres n'avaient qu'une aiguille, celle des heures. Le réglage était obtenu par une plus ou moins grande amplitude du balancier qui était limitée par deux goupilles pouvant se déplacer.

Toutefois, il ne faudrait pas en conclure qu'on ne réglait les montres du XVIIe siècle qu'à une heure près. Non, car il faut encore remarquer dans cet acte le terme de « montres blanches ». On entend par là des montres non terminées, c'est-à-dire « remontées en blanc », comme on le faisait à Genève il y a une vingtaine d'années et comme on le fait encore pour certaines pièces spéciales et chronomètres. C'est-à-dire que les mouvements n'étaient pas encore dorés : « pretes a dorer, adoussies », dit l'acte.

Nous trouvons aussi constamment le terme « vuider » ou « vuidanges ». Le mot « vuider signifie : découper, repercer.
Les boîtes en argent pour les montres à sonnerie étaient « vuidées » pour laisser sortir le son.
Les coqs, cliquets et piliers étaient aussi « vuidés », ce qui était une préparation à la gravure au burin. Ce travail s'exécutait souvent par des femmes, une ordonnance de 1690, qui ne fit que mettre au point ce qui existait, leur permit de faire les « vuidanges ».

Remarquons aussi que le marchand Chappuis fait mettre son nom dans les boîtes. Ce fait, qui se passe en 1671, nous laisse bien sceptique sur les signatures apposées sur les montres, même au XVIIe siècle.

Les quelques actes notariés que nous venons de citer ne sont pas les seuls.
En 1776, Abraham Arlaud accepte de livrer « tout autant de montres d'horologes et de mouvements de lune qu'il pourra faire pendant une année ». Abraham Arlaud était bien placé pour connaître les goûts des Turcs, car en 1647, alors qu'il n'avait que vingt ans et déjà sa maîtrise, il était parti avec un compagnon, Daniel Dorieu, pour aller travailler à Constantinople.

Voyons maintenant un peu plus en détail quelles sont ces montres à mouvements de lune. Malheureusement nos musées n'en possèdent pas et nous sommes dans l'obligation de présenter des pièces faisant partie de collections étrangères. Nous reproduisons quelques-unes de ces montres :
La première, de forme ronde, est de Jean Rousseau (1606-1684), l'arrière-grand-père de Jean-Jacques. Elle date de la fin de sa longue carrière, car la fusée est reliée au barillet par une chaîne, laquelle n'a été utilisée que depuis 1660 environ. Sur le cadran, en bas, on voit les heures, à gauche le quantième du mois, à droite le jour et les phases de la lune.
Dans le guichet inférieur (appelé aussi « voyant »), paraissent les jours de la semaine, dans le supérieur les mois avec leur nombre de jours et le signe du zodiaque correspondant.

La boîte, en argent, est décorée, au centre, d'un Cupidon entouré de médaillons ovales représentant les quatre éléments.
La gravure naïve des sujets n'est pas d'une facture supérieure. On se rend compte que l'artisan qui l'a faite avait l'habitude de graver des rinceaux, des feuilles et des fleurs plutôt que des figurines.
Cette belle pièce est au Victoria and Albert Museum à Londres.

Nous connaissons trois montres astronomiques de Jaques Sermand le neveu (1636 à 1667).
L'une d'elles appartient à la collection Mallett en Angleterre. La boîte ovale, en argent, est gravée de tournesols, de lys, de narcisses et d'œillets. Une deuxième, faisant partie de la collection Paul Garnier au Louvre, a une boîte en argent de forme ovale lobée ; dans chacun des lobes est symbolisée, par la gravure, une des quatre vertus cardinales qui se détache sur un fond semé de fleurs.

La troisième pièce appartient au Musée national de Stockholm.
Elle avait été offerte par la France au roi Charles XV de Suède (1826-1872) qui en fit don à cet établissement.
Le cadran au bas de la pièce donne l'heure, il n'y a pas d'aiguille de minutes. Celui du haut a 31divisions et marque le quantième du mois ; à droite se trouvent les jours de la semaine. Dans une découpure du cadran supérieur apparaît le nom du mois. A gauche se voient les lunaisons et, dans un petit guichet, le jour de la lune.
Le fond de la boîte est en jaspe taillé et le cadran a été protégé par une glace en cristal taillé. La force du ressort est transmise par une chaîne ; le balancier n'a pas de spiral.

montre à phase de lune

Cette pièce est de la fin de la courte carrière de Jaques Sermand le neveu, car il est décédé à l'âge de 31 ans. Comme la plupart des maîtres horlogers de l'époque, il travaillait pour l'Orient, entrant en relations directes avec ses clients. Il partit « en pays lointain au voyage duquel il est décédé » nous dit un acte de 1667 qui précise sa destination : « La dite vefve a déclaré que le deffunt, lors de son dernier voyage pour Constantinople, il aurait emporté avec luy tous ses habits, linges et outils de sa profession d'horlogeur ».

Nous terminons cette série par la plus belle montre astronomique que nous connaissions, celle de Jean-Baptiste Duboule (1615-1694), fils de Martin et contemporain de Jean Rousseau.
Cette splendide pièce appartient au British Museum à Londres. Elle est une preuve de plus des progrès réalisés par Jean-Baptiste dans l'art de la construction ; aussi n'est-il pas étonnant qu'en 1665, le jeune Enoch Chabrey entre chez ce maître « orlogeur » pour y apprendre « l'art de l'orlogerie ».
Le cadran de droite, en haut donne la révolution synodique de la lune. L'anneau qui marque les divisions est fixe, mais en son centre tourne un disque richement gravé portant un index en forme de trèfle visible à droite ; il montre les jours de la lune.
Dans l'ouverture de ce disque qui fait un tour en 29 jours et demi, paraissent les phases lunaires. L'anneau extérieur du cadran de gauche est divisé en trente parties et non en trente et une. Peut-être la montre a-t-elle été construite pour un pays où le calendrier solaire de trente jours était en usage. C'est le cas du calendrier copte utilisé encore de nos jours par une partie de la population de l'Egypte et de l'Ethiopie.

Dans un guichet triangulaire à l'intérieur de ce cadran apparaît le soleil, puis la lune et, à tour de rôle dans l'ordre suivant, les cinq planètes connues dès l'antiquité : Mars, Mercure, Jupiter, Vénus et Saturne, représentant les sept jours de la semaine ; le dimanche étant consacré au Soleil, le lundi à la Lune, le mardi à Mars, etc.
Le disque, portant ces noms avec des figurines, tourne au centre de la montre.

A la partie supérieure du cadran, un guichet triangulaire permet de lire le mois de l'année, accompagné du signe du zodiaque correspondant. Dans les deux ouvertures inférieures à gauche et à droite, paraissent des figurines allégoriques.
Sauf erreur, celles de gauche représentent l'aurore, le midi, le couchant et la nuit ; ce disque fait donc un tour par jour.
Celles de droite indiquent probablement les quatre saisons et le disque opère un tour par an.
Quant au cadran inférieur, il sert de réveil. Le cercle extérieur des heures est gravé en chiffres romains dans le sens habituel, c'est-à-dire à droite : mais le disque qui tourne intérieurement est gravé en chiffres arabes dans le sens inverse.
Le chiffre 12 manque, il est remplacé par un index d'acier en forme de feuille.

Le fonctionnement est celui de toutes les montres-réveil du XVIIe siècle, pour la plupart des travaux de maîtrise. Le disque du réveil tourne à frottement gras sur la roue portant l'aiguille des heures qui manque à cette montre ; elle aura été perdue ou cassée, ce qui arrive souvent, car la mise à l'heure s'opérait avec le doigt.
Tous ces cadrans sont gravés avec beaucoup de finesse, mais nous savons que Jean-Baptiste Duboule, maître horloger, était aussi graveur.
La boîte, finement ciselée, est ajourée pour laisser sortir le son.
Cette montre sonne au passage comme une horloge. La came de sonnerie, appelée chaperon (visible à droite sur le deuxième cliché) nous indique qu'elle ne sonne que les heures.
Le timbre-cloche est au fond de la boîte ; le mouvement a deux barillets. La transmission de la force du ressort à la fusée se fait par une chaîne. Tout a été confectionné avec soin ; le couvre-rochet est minutieusement ciselé, les pieds des ressorts d'encliquetage ont été finement limés en forme de feuilles. Les carrés de remontage même sont ornementés.
La platine est signée en toutes lettres « Jean-Baptiste Duboule à Genève » ; c'était certainement un des meilleurs maîtres horlogers du XVIIe siècle.

montre astronomique

On retrouve peu de montres à indications astronomiques durant le XVIIIe siècle ; tout l'effort est porté sur la montre à sonnerie, c'est-à-dire la répétition à quarts.
Cependant citons dans le livre « Watches » de B.-H. Baillie, une montre astronomique signée Marc Fabry Pinault à Genève, 1759, (Fitzwilliam Museum).
La montre a deux aiguilles, heures et minutes, le cadran est en or, gravé en champlevé ; le tour des minutes est en gros chiffres arabes, ce qui situe bien la pièce au milieu du XVIIIe siècle. Dans une découpure du cadran à gauche, apparaît la lune de la même manière que dans les montres actuelles. Le problème consiste à tracer quatre circonférences tangentes dans un cercle, car à la nouvelle lune, les deux lunes doivent être exactement cachées et à la pleine lune, la lune doit être tangente à l'ouverture du cadran (figure).

Ce tracé fut repris au XIXe siècle pour toutes les montres qu'on désignait sous le nom de « quantièmes ». Les montres dites « grandes complications », qui sont à sonnerie et à chronographe, portent très souvent, à côté du quantième, les lunaisons.

lunaison

La mode du chronographe remplaça les répétitions et les quantièmes. Ces dernières années, on baptisa la montre quantième du terme de montre-calendrier et enfin, on revint aux phases de lune.

montre moderne phase de lune

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