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Les brèves horlogères

 

 

(informations diverses des maisons d'horlogerie)


Dix écoles d'horlogerie suisses
Chefs-d'œuvre de savoir-faire

classe de Genève 1889
École d’horlogerie de Genève, classe de repassage, maître Huguenin, 1889 © Album de la Ville de Genève, École municipale d’horlogerie, réalisé pour l’Exposition universelle de Paris en 1889. École d’horlogerie (CFPT) Genève

Depuis la fin des années 1990, les écoles d’horlogerie ont abandonné, pour tout ou partie, la confection des « pièces-écoles ». Or, ces montres sont les témoins de l’apprentissage du métier, ce sont elles qui permettent à l’apprenti d’acquérir la « patte ». Leur réalisation, étalée sur plusieurs mois, s’entoure d’une discipline essentielle et inculque à l’apprenti les règles de rigueur et de perfectionnisme indispensables à l’exercice du métier. L’exposition présentée cet automne par le Musée de l'horlogerie et de l'émaillerie au Musée d’art et d’histoire rend hommage à ces chefs-d’œuvre, que la fierté de l’élève penché sur son établi, son « micros » fixé à l’œil, ses propres outils en main, a nimbé d’une aura indélébile.

fleurier tourbillon
Échappement à tourbillon Vers 1880-1890 © Collection du Musée régional d’histoire et d’artisanat, Môtiers

Nous avons voulu mettre en exergue l’esprit même du chef-d’œuvre, la qualité des finitions (aciers polis miroir, anglages, ponts gravés…), la prouesse des complications les plus abouties (chronographe, répétition, quantième perpétuel, phases de lune ou tourbillon) dont l’accomplissement a rimé avec discipline, exigence, persévérance et passion. On admirera la haute valeur de ces ouvrages, qui sont le reflet des qualités de l’horlogerie suisse d’hier et d’aujourd’hui.

outillagechronographe
École d’horlogerie de Genève Mouvement chronographe « André Karlen »
Vers 1923 © MHE, photo : Sylvian Aubry

Cet héritage trouve une place particulièrement idoine dans un musée. En effet, dès le XIXe siècle, au cœur des établissements de formation, modèles de démonstration et collections de garde-temps ont été réunis dans les premiers « conservatoires industriels » et « musées », pour l’édification des apprentis et du grand public. Nos musées d’horlogerie publics (Le Locle, 1959 ; Genève, 1972 ; La Chaux-de-Fonds, 1974) ont hérité des collections réunies par les écoles d’horlogerie locales.
Le Musée de l’horlogerie et de l’émaillerie est ainsi, depuis 1944, l’héritier du Musée de l’École d’horlogerie de Genève, lequel a survécu et se trouve être aujourd’hui l’un des partenaires de notre exposition.

classe régleuses Genève
École d’horlogerie de Genève, classe de régleuses, 1889
© Album de la Ville de Genève, École municipale d’horlogerie, réalisé pour l’Exposition universelle de Paris en 1889.
École d’horlogerie (CFPT) Genève

Outre les collections du Musée de l’horlogerie et de l’émaillerie et les prêts de l’École d’horlogerie de Genève, sont présentées dans l’exposition les œuvres prêtées par le Musée international d’horlogerie de La Chaux-de-Fonds, le Musée d’horlogerie-Château des Monts du Locle, le Musée d’art et d’histoire de Neuchâtel, le Musée de l’Hôtel-Dieu de Porrentruy, le Musée régional du Val-de-Travers, le Musée Neuhaus de Bienne, le Musée de Saint-Imier, ainsi que par l’École technique de la Vallée de Joux, l’École professionnelle de Porrentruy, le Lycée technique de Bienne et le Zeitzentrum de Granges, successeur de l’École d’horlogerie de Soleure. Plusieurs collectionneurs privés ont été sollicités ainsi que deux horlogers de renom, Philippe Dufour, formé à l’École technique de la Vallée de Joux, et Antoine Preziuso, issu de l’École d’horlogerie de Genève.

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Technicum du Locle, vers 1900 © MHE

Quelque deux cent quatre-vingts montres, régulateurs et chronomètres de marine, sont ainsi présentés dans l’exposition, accompagnés par plus de vingt modèles de démonstration, petit outillage et autres dessins techniques.

st imier

Cette exposition vient à la rencontre d’un projet de publication, formulé par Antoine Simonin à Neuchâtel et soutenu par le Musée de l’horlogerie et de l’émaillerie de Genève : horloger rhabilleur et enseignant engagé pour la formation des apprentis horlogers, suisses et étrangers, sa personnalité s’enrichit d’une passion de collectionneur et d’une intense activité d’ami des musées.
En tant qu’éditeur spécialisé en littérature horlogère, il prépare un important ouvrage qui fera suite à l’exposition genevoise, dans le courant de l’année 2009. Réunissant les contributions de plusieurs historiens, riches de nombreuses illustrations, cet ouvrage recensera les calibres développés dans les écoles d’horlogerie suisses, en retraçant l’évolution de ces établissements.
L’important patrimoine des écoles, conservé dans nos musées, sera ainsi non seulement pérennisé mais diffusé, tandis que plusieurs établissements de formation professionnelle étudient la possibilité de recréer une montre-école, en étroite collaboration avec l’industrie contemporaine.

chrono

echappement démonstrationL’exposition se déroule en cinq parties, lisibles de manière individuelle, mais correspondant cependant aux étapes principales de l’apprentissage, de la confection des outils à la théorie horlogère, en passant par la maîtrise du dessin technique, jusqu’à l’accomplissement du chef-d’œuvre, la montre-école.

1. « À l’établi » : la zone présente le mobilier et le petit outillage, le matériel didactique et les modèles de démonstration ;

2. « Silhouettes » : l’accrochage mural réunit l’iconographie et présente les photographies d’atelier, les bâtiments, les dessins techniques réalisés par les élèves ;

3. « À l’étude » : sont exposés les registres d’élèves, les ouvrages de référence, les cours de maître et les cahiers d’élèves, les récompenses et les diplômes ;

4. « Chefs-d’œuvre » met en scène les pièces-écoles fabriquées dans chacune des dix écoles d’horlogerie suisses. La densité du contenu de chaque vitrine rend compte de la diversité ou, a contrario, du petit nombre de calibres utilisés, de l’évolution des travaux en fonction des époques, de l’influence d’un maître en particulier, ou encore de la rareté des pièces-écoles produites dans certaines écoles (Fleurier, Neuchâtel, Porrentruy, Soleure) ;

5. « Tourbillons » : point de rencontre et de comparaison autour des œuvres comportant la même complication : le fameux tourbillon.

 

Musée de l’Hôtel-Dieu
Grand-Rue 5
CH – 2900 Porrentruy
T +41 (0)23 466 72 72
info@mhdp.ch
www.mhdp.ch
Ouvert de 14 à 17 heures
Fermé le lundi
Du 14 mars au 24 mai 2009

 

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