Pierres et pivots
Parmi les qualités cachées de la montre, il en est une de première importance dont dépend en grande partie la stabilité de la marche, c'est la question des pivots et des pierres.
On demande d'un pivot qu'il travaille avec un minimum de frottement et qu'il conserve cette qualité aussi longtemps que possible.
Pour réaliser cette double exigence, le pivot, la pierre et le lubrifiant doivent remplir certaines conditions que je vais vous résumer ici.
Dans les montres de bonne qualité on attache une grande importance au poli des pivots et des trous de pierres.
Le diamètre des pivots joue un rôle important, surtout pour les organes de l'échappement et du balancier.
Les dimensions et le profil des pierres sont de première importance. Une pierre bien construite a comme mission de recevoir une certaine quantité d'huile qu'elle doit conserver autour du pivot, en l'empêchant de se répandre sur les tiges ou sur les pierres, en dehors d'une certaine limite.
Pour retenir une quantité d'huile maximum, pour un pivot de dimensions données, il faut en premier lieu chercher à réaliser entre la pierre, le pivot, l'huilier ou la portée, un angle de capillarité, dont la valeur devrait être de 20° environ.
On sait que lorsqu'on introduit une goutte d'huile entre deux surfaces rigoureusement parallèles, l'huile, en état d'équilibre instable, a la tendance à se déplacer entre les surfaces et à fuir d'un côté ou de l'autre.
Au contraire, si les surfaces font entre elles un angle de 20° environ, l'huile est maintenue dans l'angle aigu.
C'est cet angle qu'il faut rechercher pour tout pivot.
En second lieu, il doit exister un "jeu" suffisant entre le pivot et le trou de la pierre.
Si ce jeu est insuffisant, l'huile n'arrive pas ou du moins difficilement à constituer un tampon de lubrifiant entre les parois du pivot et celles du trou.
Les pivots
Le pivot à portée
Les pivots à portée sont utilisés dans le rouage jusqu'à la roue d'échappement (dans les montres de qualité uniquement jusqu'à la roue de seconde).
Dans un trou de pierre cylindrique un jeu de 1 à 1½ centième est requis.
Avec un trou de pierre olivé (paroi légèrement convexes) un jeu plus faible est supporté.
Le pivot à cône
Les pivots à cône sont utilisés pour l'axe de balancier et dans les montres de qualité à la roue d'échappement (dans tous les cas avec des pierres à contre-pivot).
Un jeu de ¾ à 1¼ de centième est requis dans des trous de pierre droits, pour les trous olivés un jeu plus faible est également supporté.
L'espace entre la pierre et le contre-pivot est généralement de 0.02 à 0.03 mm
a : Angle de capillarité entre la pierre et le contre-pivot.
L : Angle de capillarité et réservoir de l'huilier.
Deux défauts pouvant se produire avec des pivots à cône.
| La partie cylindrique du pivot est trop courte et le trou de pierre trop long. Danger de frottement du cône contre le trou de pierre. |
Ébat de hauteur de l'axe trop grand et trou de pierre trop court. Danger de frottement de l'extrémité du pivot contre le bord du trou de la pierre. |
Les pierres
Composition :La matière de base du rubis synthétique est l'oxyde d'aluminium ou alumine cristallisée (Al203).
Ajoutant à cette matière de l'oxyde de chrome, on obtient la belle teinte rouge du rubis.
Pourquoi utilise-t'on le rubis synthétique en horlogerie ?
Le rubis et, plus encore, le rubis synthétique est le cristal le plus dur après le diamant.
On ne peut donc le travailler qu'avec des outils garnis de diamant.
Son coefficient d'usure est extrêmement faible.
Un axe reposant dans un coussinet de rubis tourne avec un frottement minimum.
On augmente ainsi sensiblement la précision et la durée de vie de la montre.
Un autre avantage décisif du rubis est son homogénéité; celle-ci en permet un polissage ultrason, élément contribuant à abaisser encore le coefficient de friction.
En outre, le rubis synthétique ne se dilate pratiquement pas. Il est insensible aux changements de température, résiste aux acides et n'est pas conducteur.
©
Toute reproduction strictement interdite