La masse oscillante d'une montre à remontage automatique susceptible de tourner de plus de 360 degrés, donc sans limitation (rotor), provoque généralement le remontage automatique de la montre "dans les deux sens".
C'est en intercalant entre la masse oscillante et le rouage réducteur un dispositif mécanique nommé " inverseur " que le rotor peut opérer le remontage automatique, quel que soit le sens de rotation de la masse oscillante.
Dans les dispositifs à inverseurs travaillant en translation, un renvoi reçoit
un mouvement de translation selon le sens de rotation de la roue qui le mène
de façon à l'incorporer au train d'engrenages dans un sens, et à l'en éliminer
dans l'autre.
Ce renvoi peut être porté par une bascule ou simplement se déplacer dans une
ouverture entre deux positions extrêmes.
Les dispositifs à encliquetage interne
Le système le plus connu est fabriqué par la maison ETA à Grange.
C'est le système à roues cliquet montées.
Il comporte deux roues, composées chacune d'une roue supérieure (D) et d'une
roue inférieure (D') entre lesquels travaillent des cliquets sans ressort, décliquetant
alternativement dans une roue ou dans l'autre suivant le sens de rotation.
Les deux cliquets (d) de la roue-cliquet complète pivotent sur la roue inférieure par leurs courts tenons introduits dans des trous diamétralement opposés de la roue inférieure.
Sous la roue supérieure est pratiqué un évidement circulaire dans lequel pénètrent,
lorsque la roue supérieure est montée sur le canon de la roue inférieure, les
cliquets.
Les parois, tant interne qu'externe qui limitent l'évidement de la roue portent
des proéminences faisant saillie dans la roue.
De ce fait, lorsque la roue supérieure tourne à droite, les proéminences de la roue supérieure agissent, au passage, contre les parties saillantes des cliquets et font osciller les cliquets qui ne s'opposent aucunement à la rotation de la roue supérieure. La roue supérieure peut donc se mouvoir librement à droite.
Par contre, lorsque la roue supérieure tourne à gauche, les cliquets, poussés vers l'extérieur par la première proéminence interne rencontrent la partie saillante des cliquets et butent, par leur extrémité " avant ", contre une proéminence externe, d'où entraînement des cliquets et de la roue inférieure sur laquelle ils pivotent.
Dans ce sens (à gauche), la roue inférieure est entraînée par la roue supérieure
(D).
Le principe même de la roue-cliquet complémentaire est identique à celui de la roue cliquet complète, mais tout est inversé.
Les roues inférieures (D' et E') engrènent ensemble.
Les roues supérieures ne sont pas en contact ; elles engrènent toutes deux avec la roue de palier.
La roue de palier entraîne les deux roues à cliquets A et B.
Lorsque la masse tourne à gauche (vert) :
La roue A' se fait entraîner par la roue à palier
Les cliquets de la roue A se lèvent et viennent buter contre les proéminences
de la roue A'' et entraîne cette dernière dans le même sens.
La roue A'' entraîne la roue B''.
La roue B' dégrène.
Lorsque la masse tourne à droite (jaune) :
C'est l'inverse.
A'' dégrène.
Dispositif de " débrayage " du mécanisme de remontoir (manuel)
Le dispositif de "débrayage", permet lors du remontage automatique, que le pignon de remontoir ne soit pas entraîné.
Le "pont-bascule de roue de couronne M' " est ajusté librement sur une vis à portée sur laquelle il peut se déplacer d'un certain angle ce qui lui permet un déplacement suffisant pour que la roue de couronne engrène ou n'engrène pas avec le rochet.
Le ressort G' pousse l'extrémité du cliquet G dans le vide entre deux dents
de la roue de couronne.
Par cette pression du ressort G', la bascule de roue de couronne est sollicitée
de façon que la roue de couronne engrène avec le rochet.
De ce fait, lors du remontage manuel, la roue de couronne, sollicitée à gauche, entraîne le rochet à droite et les dents de la roue de couronne soulèvent, au passage, le cliquet.
Celui-ci empêche ensuite la roue de couronne et le rochet de rétrograder.
Lors du remontage automatique, le rochet F, actionné à droite, n'entraîne pas
la roue de couronne.
En effet, grâce au sens de rotation du rochet et au pivotement de la bascule
de roue de couronne M', les dents du rochet soulèvent, au passage, la roue de
couronne, faisant légèrement tourner le pont-bascule M', en agissant sur l'une
des dents de la roue de couronne.
Il y a donc "décliquetage" des dents du rochet entraîné, sur une dent de la roue de couronne.
Ainsi, les organes servant au remontage manuel (pignon de remontoir, etc.) ne sont pas entraînés lors du remontage automatique.
©
toute reproduction strictement interdite